QSE

COMPRENDRE LE MÉTIER D’AUDITEUR QHSE:RÉCITS, DÉFIS ET ÉVOLUTIONS

Posté par : Aline RENARD | Dernière mise à jour le | Temps de lecture estimé : 2 minutes

1. Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel et de ce qui vous a conduit à devenir auditeur QHSE ? J’ai été fonctionnaire public à la Délégation Générale pour l’Armement pendant quinze ans. Après une pause, j’ai ressenti le besoin de changement et de nouveauté, ce qui m’a conduit à créer une société de conseil et d’audit en 1983. 

2 Quels types d’organisations avez-vous audité dans le passé (secteurs industriels, services, etc.) ? Un auditeur a des « codes d’activités », qui définissent les domaines dans lesquels il est reconnu compétent pour auditer. Ces codes sont obtenues grâce aux formations sur différentes normes, et sont renforcées par la pratique dans ces secteurs. Par exemple, chez ELRM, mes codes d’activités sont liés à mes compétences d’ingénieur en mécanique d’études et fabrication, ce qui m’a permis d’auditer des secteurs comme la mécanique et les remontées mécaniques. J’opère principalement dans l’industrie (mécanique, chaudronnerie, etc.). 

3. En quoi consiste votre rôle en tant qu’auditeur QHSE et quelles sont les principales responsabilités que vous assumez ? Le rôle d’un auditeur QHSE est d’évaluer les risques pour les éviter. Parfois, ne pas connaître parfaitement un domaine peut être un atout, car cela permet à l’auditeur de poser des questions fondamentales qui pourraient passer inaperçues pour ceux qui travaillent constamment dans ce domaine. L’objectif est d’améliorer la sécurité, la qualité, l’environnement et de prévenir les risques dans l’organisation. Mon rôle est donc avant tout d’évaluer les risques pour l’entreprise, un élément central de la norme ISO. 

4. Quelles qualifications ou certifications sont généralement requises pour exercer en tant qu’auditeur QHSE ? Il est nécessaire de suivre une formation d’auditeur, souvent dispensée par des organismes comme l’IRCA ou l’ICA. 

5. Comment les auditeurs QHSE peuvent-ils maintenir et actualiser leurs compétences et connaissances tout au long de leur carrière ? C’est une obligation d’actualiser nos compétences et nos connaissances. Un organisme certificateur est lui-même audité par le Cofrac pour s’assurer de la mise à jour des compétences. 

6. Pouvez-vous partager une anecdote intéressante ou mémorable d’un audit QHSE que vous avez mené ? Une fois, j’ai été envoyé pour auditer un domaine skiable sans que personne ne vérifie si je savais skier. Résultat, j’ai dû me déplacer en motoneige et en dameuse ! 

7. Avez-vous déjà rencontré une résistance ou une réticence de la part de l’équipe auditée lors d’un audit QHSE ? Comment avez-vous surmonté cela ? Une fois, je suis allé dans un organisme dont un des établissements qui ne voulait pas de l’audit. Les équipes avaient des choix très marqués politiquement. Du coup, probablement pour des raisons politiques liées à son affiliation à un parti de l’ex-URSS. À à mon arrivée, les locaux étaient vides. Après avoir cherché, j’ai trouvé tout le personnel autour de la machine à café, tentant d’éviter l’audit. Je les ai raisonné er en leur expliquant l’importance de l’audit. Dans un autre cas, un opérateur sur un site industriel a volontairement dénoncé son 

entreprise en déclarant qu’il créait des problèmes. Plus je posais des questions, moins on me répondait, mais j’ai dû m’adapter à la situation sans pénaliser l’organisme bien entendu. 

8. Quels sont, selon vous, les principaux avantages professionnels d’être auditeur QHSE ? L’un des avantages est que l’auditeur est en quelque sorte « irresponsable ». (Je fais d’autant plus cette remarque que j’ai été dirigeant de PMI).L’auditeur pose factuellement Il fait des constats. Ils qui peuvent avoir des conséquences importantes pour l’entreprise, mais il n’est pas responsable des actions qui en découlent. 

9. Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite suivre une carrière en tant qu’auditeur QHSE, en termes de formation, d’expérience et de développement professionnel ? Il est souvent plus efficace de travailler d’abord dans des entreprises pour acquérir de l’expérience, avant de se lancer dans l’audit. Par exemple, ceux qui sortent directement des grandes écoles et se dirigent vers le conseil ou l’audit peuvent rencontrer des difficultés au début, faute d’expérience pratique. 

10. Y a-t-il un moment où vous avez identifié une non-conformité lors d’un audit QHSE qui a conduit à des améliorations significatives dans l’entreprise ? Pouvez-vous nous en parler ? Un jour, j’ai conseillé une entreprise de fabrication de fenêtres qui achetait séparément différents composants (poignées, vitres, joints, etc.) dans divers endroits. Cela entraînait des problèmes de livraison non synchronisée ou de légères différences de couleurs. En tant qu’auditeur, j’ai aidé à optimiser leurs processus d’achat en regroupant les commandes, permettant ainsi de recevoir tous les composants en temps et en heure, dans un meilleur état et sans déplacements inutiles sur les chantiers.

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Aline RENARD

Responsable QHSE chez ELRM